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14/08/2014 10:30commentaire La discussion est fermée : vous ne pouvez pas poster de nouveaux commentaires.Culture le Août les bonnes feuilles Le Voyage à Vladivostok d Emmelene Landon Un matin noir, Ivan Kirkov descend la rue d'Amsterdam vers la gare SaintLazare. Une fois dehors, la chaleur du lit et d'un autre corps, l'odeur du chauffage électrique et la lourdeur du sommeil se retirent à la vitesse des grandes marées. Il remarque à peine les passants, habitué, comme tous les marins, à rester à sa place, bien obligé de respecter les autres, indifférent, comme une pompe dans la salle des machines. En mer, un horizon sépare chaque membre de l'équipage. Sur terre, il se sent de passage, même si ce court séjour parisien n'a en rien ressemblé aux autres. polo lacoste femme bleu marine L'habitude de dépister les villes en escale l'aide à trouver son chemin. polo lacoste femme prix
En trois jours, son pied marin s'est habitué à la terre ferme. Il comprenait plus ou moins ce qu'on lui disait, avec ses quelques mots de français et son anglais de base. Jeannine Aubin semblait tout comprendre, c'était l'essentiel. S'il a parcouru le monde, elle, la batelière, ne s'est jamais aventurée plus loin que les canaux belges. Cette foisci, Ivan Kirkov n'est pas gêné de venir d'ailleurs, d'être mal habillé, hors gabarit, avec des gestes mal calculés par rapport à l'espace parisien. Il n'a plus d'ailleurs, il a oublié l'Ukraine, la ville de Marioupol et la mer d'Azov. polo lacoste femme bleuSon domicile administratif, Vladivostok, ne le voit guère plus. polo lacoste femme pas cher Une des raisons pour lesquelles il descend si rarement à terre est sa hantise d'être pris pour un Russe. Mais comment pourraitil en être autrement ? Les marins sont classés par nationalité, à chaque pays son régime social. Les agences de manning recrutent les bons squelettes, les incassables à la psychologie solide, les hommes sans Dieu, fiables et non tatoués, et les trient par race. En voulant fuir l'Ukraine, Vladivostok n'était qu'un passage vers la mer, mais du coup on le prend pour un Russe. Ivan se considère surtout comme marin. Paris n'est pas une ville qu'on oublie. polo lacoste femme blanc On en parle, on y pense comme à un lieu raffiné, léger. polo lacoste femme original
L'idée de Paris enchante aux quatre coins du globe. À Paris, Ivan Kirkov a aimé, parlé, marché, mangé, bu, dormi, pendant trois jours. Il se dit qu'il devrait oublier au plus vite les zones tendres de son corps. Ce novembre , il traverse la salle des pas perdus sans lever la tête pour observer les vitres peintes représentant les villes auxquelles on a accès depuis la gare SaintLazare. Le train du Havre attend au quai . Ivan Kirkov monte dans la première voiture à compartiments, prenant soin d'en trouver un vide, tire les rideaux qui le séparent du couloir, s'installe à côté de la fenêtre. polo lacoste femme blanc leopardIl y a quelques années, il avait regardé ces vitres de la gare SaintLazare, n'ayant pas grandchose d'autre à faire pendant son attente. polo lacoste femme orange Elles lui rappelaient son enfance, quelque chose d'oublié qu'aurait aimé sa mère ou bien quelqu'un de sa génération à elle, d'un pays de l'Est de l'aprèsguerre. Les ports de Cherbourg et du Havre lui étaient familiers, New York aussi (pourquoi New York à la gare SaintLazare ? Les transatlantiques des années cinquante, supposaitil). À l'époque de ce premier passage à Paris, le navire à bord duquel il travaillait, le Chicago Express, était resté plusieurs jours en cale sèche au Havre pour des réparations. On avait choisi Ivan Kirkov, un marin particulièrement digne de confiance, pour apporter un document important à l'armateur d'un autre bateau à quai, le Sunny Success. C'était en . Les bureaux parisiens de l'armateur indien Rajesh Aouda se trouvaient à côté de la gare du Nord.Rajesh Aouda, ancien commandant, gérait une affaire familiale d'importation de saris. polo lacoste femme occasion
Cet homme de soixantedix ans, né à New Delhi dans une famille panjâbie, devenu armateur après une longue carrière de navigation, s'était installé à Paris dixneuf ans plus tôt. L'argent de l'entreprise familiale, hérité à la mort de son père, lui avait permis d'acheter quatre minéraliers et trois vraquiers qu'il connaissait bien, tous les sept en bon état. Ivan Kirkov se sentit immédiatement à l'aise avec Rajesh Aouda, un homme doux, à l'écoute des autres, de leur silence. Aouda l'invita à s'asseoir dans la pièce claire, au milieu de nombreuses représentations de ses navires, pour lui servir un thé. Le papier qu'il livrait concernait la vente des sept navires d'Aouda au capitaine Nirmal Sharma du Sunny Success. Aouda aimait les marins. polo lacoste femme avec quoiLes armateurs ne sont pas toujours vaincus par la convoitise du gain.